(1f) the idea of you

Le résumé est volontairement léger et ne donne que très peu d’informations, il est librement inspiré de « the idea of you », l’important pour moi est que vous vous appropriez le personnage !
Marcher dans le noir, pendant très longtemps. Faire attention à tout. Ne pas faire trop de bruit. Ne pas parler trop fort. Être une femme seulement. Être une femme qui vieillit. Ecrasée par une vie bien trop rapide pour elle. Visage lavé par la fatigue, par les vents dévastateurs des traumatismes inoubliables. Garde aujourd’hui les stigmates de toutes les guerres menées contre elle-même. Jeunesse oubliée, pour contrer la tristesse. Prône la beauté intérieure, prône l’acceptation de soi pour ne pas aliéner ses enfants, dépense quelques fois honteusement de belles sommes en crèmes antirides…
Les points importants :
- 40aine minimum
- Douce, maternelle, aimante, calme, succombe parfois au verre de trop avec des copines les vendredis soirs (autrefois pas ivre avant 5/6verres, aujourd’hui, 2 suffisent)
- Un enfant, déjà grand, fille ou garçon, pourquoi pas adolescent ? Peut galérer lors de la crise d’adolescence
- Un métier « classique » (pas tueuse à gage, pas professeur de sniper dans l’armée etc), pourquoi pas médecin généraliste ? Professeure ? Sage femme ? Etc
- Peut être mariée pour plus de drama, peut être divorcée ou vieille fille
- Clairement pas de grain de folie ici. Une routine déjà bien installée, s’ennuie, s’encroute…
- N’a jamais exprimé d’attirance particulière pour les hommes plus jeunes qu’elle

(The fruit was never an apple)
La vie, ce truc qui file à mille à l’heure. Vite. Trop vite. Comme une voiture qui foncerait en plein dans un mur. Freins coupés. Cheveux au vent, elle, comme tous les autres, tentent d’apprécier un peu le voyage. Quitte à crever à la fin, autant que le voyage soit doux. Enfin, ça c’est ce qu’elle pensait jeune. A son âge, elle n’en pense plus grand-chose. Finit les envies de « profiter », les envies de « bouffer la vie », maintenant la vie, elle la subit. Faut se lever tôt et emmener les enfants au lycée ou ailleurs, aller au travail, sourire aux collègues, ne pas oublier son tupperware pour midi, supporter les discussions à la machine à café, tout ça en même temps. Métro boulot dodo. Sans doute qu’elle avait entendu toute sa vie que New-York, la ville qui ne dort jamais, il fallait l’apprivoiser. Echec cuisant. C’est la ville qui l’a avalée toute crue. Avalée et recrachée dans la journée. Maintenant elle soupire quand on la double sur la route, elle soupire quand quelqu’un met de la musique sans écouteurs dans le bus, elle soupire quand le prix du kilos de pommes augmente encore, soupire quand les devoirs ne sont pas rangés, quand son téléphone bugue…
Soupirs soudainement bloqués dans sa gorge. Soupirs qui crèvent sur sa peau brulante. Soupirs qui crèvent quand elle le voit. Quand elle le voit sourire, quand elle l’entend rire. Avec lui, elle se redécouvre jeune. Elle découvre qu’elle sait danser, qu’elle sait rire, qu’elle sait vivre. Qu’elle adore finalement, quand ça va vite.
Elle découvre les virées sur la plage au lever du soleil, les vacances improvisées, les « fais un sac on se retrouve à l’aéroport dans 1h », elle redécouvre, et elle adore ça. Mais avec la vitesse vient aussi la peur de tomber, la peur de chavirer, la peur de l’irrémédiabilité. Les « et si » qui arrivent en armée. Et si elle était trop vieille pour lui ? Et si les gens la regardaient de travers ? Après tout, elle avait bien l’âge d’être sa mère… Et si ce n’était qu’un jeu pour lui ? Après tout, à son âge on pense à s’amuser… Il l’abandonnera quand il se lassera… Non ?